Métro. Ligne D. Station Valmy. Vous y êtes.
Suivez maintenant la rue du Bourbonnais jusqu’au n° 73.
Et vous arrivez au Sound Factory, la célèbre boite de nuit de Vaise !
Il fait beau, presque chaud, ce samedi 24 mars.
Le soleil est au zénith : il est 13 h 30.
A cette heure là, d’habitude, l’endroit est désert.
Mais aujourd’hui, ça bourdonne.
Le parking est plein, les portes claquent, les rires fusent.
Il n’y a que des filles. Normal.
On ne danse pas cet après-midi au Sound Factory.
On vide ses placards et on vend.
Le vide dressing ruban rose est organisé pour vous !
Entrez, choisissez, essayez !
Et si ça vous plaît, achetez.
L’évènement est léger, féminin, tendance.
Le décor est somptueux, jeune, branché.
Tout parait simple, facile et pourtant…
Quelque chose d’insolite attire le regard.
C’est un grand kakémono rose planté à côté du bar.
On y lit un nom en caractères gras : Europa Donna.
On y voit une très jeune femme diaphane aux seins nus.
Sa pose est lascive mais les textes sont lourds.
Europa Donna milite contre le cancer du sein.
Son objectif : sensibiliser les femmes à prendre soin de leurs seins.
Les inciter à répondre favorablement aux campagnes de dépistage.
Leur présenter les avantages de la double lecture par des radiologues spécialisés.
Et quand la maladie est diagnostiquée, Europa Donna est encore là.
Cette fois, pour les accompagner dans leur douloureux chemin thérapeutique.
C’est donc une drôle de rencontre qui se joue au Sound Factory.
Un télescopage entre deux mondes que tout oppose : la mode et la maladie.
Que tout oppose, à priori.
Car derrière les images et les clichés, pointe une réalité commune, celle de la féminité.
Elles étaient sept femmes sur « le pont », ce samedi là.
Quatre étudiantes de l’IDRAC à l’initiative de cette journée.
Quatre très jeunes filles au début de leur vie de femme.
Elles étaient trois bénévoles d’Europa Donna.
Trois femmes au cœur de leur vie de femme.
Sept femmes, sept styles, sept déclinaisons de la féminité.
Sept femmes qui se sont tendues la main, un samedi de printemps.
Pour essayer de faire changer le regard sur une sale maladie.
Le cancer du sein.
Agnès Charbonnier